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A quoi ressembleraient les Jeux olympiques du sexe ?

LE SEXE SELON MAÏA
« Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble » : la devise des Jeux olympiques (JO) ressemble furieusement à la dernière ligne droite avant l’orgasme, vous ne trouvez pas ? Et pourtant, cette année encore, le sexe a été oublié au tableau des quarante-trois disciplines qui représentent (selon la charte officielle de l’événement) l’équilibre des « qualités du corps, de la volonté et de l’esprit »… une définition qui s’applique aux grands athlètes, mais également aux bons amants. Car si le sport peut encourager le « développement harmonieux de l’humanité » et promouvoir une « société pacifique » (toujours selon la charte), ces valeurs sont partagées par la sexualité.
C’est pourquoi j’estime qu’il est temps d’intégrer aux JO des Jeux érotiques. Lors des cérémonies officielles, les représentants des sexualités nationales défileraient en petite tenue, mais aux couleurs du drapeau. On pourrait admirer nos athlètes à l’entraînement, à l’échauffement et jusque sur les podiums. On les verrait transpirant, visant l’excellence dans le plaisir, empruntant au tir sa précision, au décathlon sa versatilité et au judo son fair-play. Mais, surtout, les spectateurs et spectatrices du monde entier pourraient se rassembler autour d’épreuves passionnantes – non sans avoir déplacé la télévision du salon dans la chambre à coucher.
En attendant ma nomination au poste de Tony Estanguet, passons aux modalités. Quelles disciplines inventer ? Et surtout : comment évaluer la sexualité, dont beaucoup d’éléments se produisent à l’intérieur du corps – voire dans le monde nébuleux des émotions et des sentiments ? Je vous rassure : une compétition impartiale est tout à fait envisageable.
L’idée la plus évidente consiste à s’inspirer des règles de la gymnastique ou du patinage artistique : au tapis, seuls, à deux ou en groupe, les athlètes enchaîneraient des figures imposées et des créations personnelles, évaluées selon leur valeur technique (leur capacité à donner et recevoir du plaisir) et leur valeur artistique (leur capacité à générer de l’émotion et de la beauté). Grâce à leurs efforts, l’humanité découvrirait enfin à quoi ressemblent (mais pour quatre ans seulement) la meilleure fellation du monde, l’orgie la plus équitable, le cunnilingus le plus mouillé, l’amant aux tétons les plus sensibles.
On peut aussi intégrer à la sexualité des épreuves d’endurance (érection, masturbation) et de musculation (comme vous pourrez le constater, après une rapide recherche sur Google, certaines personnes ont un périnée en béton et peuvent soulever plusieurs kilos avec leur vagin ou leur scrotum).
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